Saint Etienne, le 12 octobre 2017
Lettre ouverte à Madame Elisabeth Borne,
Ministre chargée des Transports, auprès du ministre d’État, ministre de la Transition écologique et solidaire
Copie à :
– Monsieur Edouard Philippe, 1er Ministre,
– Monsieur Nicolas Hulot, Ministre d’État, Ministre de la Transition écologique et solidaire.
Objet : Mobilités de l’agglomération stéphanoise
Madame la Ministre
Conjointement au démarrage des assises de la mobilité, vous avez souhaité rencontrer les parlementaires et quelques élus de St Etienne Métropole pour évoquer l’A45 et les liaisons quotidiennes entre St-Etienne et Lyon.
Ayant entendu vos ambitions affichées de réorientation des politiques de mobilité en accord avec les orientations de Monsieur le Président de la République exprimées le 1er juillet à Rennes, je comprend que vous souhaitez des projets réellement utiles, moins coûteux et efficaces pour les mobilités du quotidien. C’est pourquoi, je vous transmet un ensemble de propositions pour notre Métropole et sa voisine lyonnaise.
Le gouvernement précédent s’était engagé à co-financer le coûteux projet d’A45 aux cotés des collectivités locales et d’un concessionnaire. Ce projet n’ayant aucun débouché sur l’agglomération stéphanoise et à fortiori lyonnaise, notamment aux heures de pointe, vous prendrez sans doute la décision qui s’impose. Néanmoins, il serait regrettable que votre gouvernement se désengage de la mobilité du quotidien à St Etienne Métropole et plus globalement dans cette partie d’Auvergne Rhône-Alpes.
St-Etienne Métropole est fortement marquée par les déplacements automobiles. Lors de la dernière vague d’enquêtes ménages, elle était la seule métropole de la Région dont le trafic automobile progressait. Depuis, peu de choses ont changé, et, force est de constater que les élus n’ont pas pris la mesure du problème. A ce jour, la révision du Plan de Déplacements Urbains n’a toujours pas eu lieu et, le Plan Local d’Urbanisme Intercommunal n’est toujours pas sur les rails. En dehors du SCOT, notre agglomération n’a donc aucun document de planification qui permettrait de proposer une réduction des effets des transports et de l’urbanisation sur le réchauffement climatique. Pourtant les projets existent.
Dans un avenir lointain, deux projets de liaisons rapides entre St-Etienne et Lyon sont proposés par des industriels ou des ingénieurs : l’Hyperloop et le Supraways. Ils pourraient permettre des débouchés technologiques pour l’industrie mécanique locale.
Dans un avenir plus proche et plus concret, je comprends que, lors du sommet franco-italien, le Président de la République a réaffirmé l’importance de la réalisation du contournement ferroviaire de l’agglomération lyonnaise. Ce projet est vital pour le trafic international de fret et de voyageurs. Pour Saint-Etienne, il permettrait de raccorder l’étoile ferroviaire stéphanoise aux autres agglomérations de Rhône-Alpes. Le Conseil Local de Développement de St Etienne Métropole a fréquemment rapporté l’importance de ce dossier pour l’ensemble d’Auvergne-Rhône-Alpes.
D’autres améliorations assez simples sont possibles pour le réseau ferré de l’étoile stéphanoise pour répondre aux besoins des mobilités quotidiennes.
Vous devez savoir que la mobilité TER de notre région est en progression constante depuis plus de 15 ans. Elle est sans doute dopée par des modernisations successives et des conditions tarifaires très attractives. L’abonnement mensuel illimité pour la liaison ferroviaire St-Etienne-Lyon et les 2 réseaux de transports en commun de St-Etienne et de Lyon, coûte 144 Euros. Si l’on prend en compte la couverture de la moitié de ce prix par l’employeur, la journée de transports Saint-Etienne-Lyon coûte à peine plus de 2 Euros.
La quasi-totalité de la voie ferrée entre St-Etienne et Lyon a été renouvelée au cours des 15 dernières années. Des installations de sécurité ont été réalisées. L’électrification a permis de connecter Firminy et la Vallée de l’Ondaine à St-Etienne, Lyon et Ambérieu. La réalisation des quelques derniers aménagements doit être notre priorité, comme par exemple la nouvelle voie L à la gare de Lyon Part-Dieu.
Cette infrastructure ferroviaire supporte plus de 60 liaisons quotidiennes et la capacité peut être augmenter avec l’emploi de trains plus grands.
Une réflexion pourrait être engagée et concrétisée sur la connexion de St-Etienne et de la Plaine du Forez au Nord de notre agglomération en utilisant les infrastructures ferroviaires. Cette liaison pourrait utiliser les voies existantes et desservir ensuite l’ensemble de la Plaine du Forez par une étoile de bus urbains au départ d’Andrézieux-Bouthéon.
La récente décision de déclassement de l’A6-A7 au droit de la Ville de Lyon ouvre de nouvelles perspectives. La création d’une ligne de transports en commun sur cet axe permettra une liaison rapide entre le centre et sud de l’agglomération lyonnaise. Il faut envisager sa connexion sur une gare proche, par exemple St-Fons sur la ligne St-Etienne-Lyon mais aussi Avignon-Valence-Vienne-Lyon.
A l’exemple de ce qui a été réalisé à la gare d’Oullins ou à la gare de Vénissieux, on offrirait aux usagers du quotidien, la possibilité de descendre de leur TER en amont de Part Dieu pour prendre un transport en commun plus rapide et plus direct en évitant les ralentissements du nœud ferroviaire lyonnais saturé.
Evidemment, ces améliorations doivent se faire conjointement à une mise aux normes du réseau routier existant notamment pour l’isolation phonique des riverains, la récupération des eaux pluviales et la réalisation de bandes d’arrêt d’urgence là où il en manque.
Il est temps que St-Etienne Métropole s’engage dans la transition écologique et réponde aux demandes des usagers quotidiens des transports. Nous avons besoin du soutien politique, technique et financier de votre gouvernement pour réaliser nos projets d’avenir.
Dans l’attente de vos décisions, je vous prie de croire, Madame la Ministre, en l’expression de ma considération.
Olivier Longeon
Conseiller Municipal de St-Etienne
Conseiller de St-Etienne Métropole
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